
Plus jeune, beaucoup plus jeune, j’étais en colère.
Et je crois que je le suis encore.
Je ne comprenais pas le monde dans lequel vivais.
Pour moi, c’était évident : l’humain fait partie du vivant.
Et en prenant soin de la vie, il prend soin de lui-même.
Mais le monde que je découvrais semblait avoir oublié cette évidence.
Comme si deux mondes se faisaient face, sans plus savoir comment se parler.
Alors une faille s’est ouverte en moi.
Pourquoi l’humanité ne prend-elle pas soin de son propre avenir ?
Pourquoi un système qui valorise la vitesse, la réussite, la croissance… plutôt que les rythmes naturels, la vie et le respect du vivant ?
Cette incohérence m’a longtemps habitée, comme une énigme intérieure.
Une graine de souffrance s’est installée, en silence.
Et puis j’ai grandi.
J’ai fait comme beaucoup.
J’ai cherché la sécurité, le travail, le couple, le confort, les certitudes rassurantes.
Je me suis adaptée, conformée… jusqu’à m’oublier.
Jusqu’à me renier.
Renier, c’est renoncer à une part vivante de soi.
Par peur du manque, par besoin d’appartenance, j’ai mis mes valeurs de côté pour rentrer dans le moule.
Et un jour, le corps a commencé à parler.
D’abord doucement : fatigue, tension, lassitude.
Puis plus fort. Jusqu’au choc. L’arrêt. Le vide.
C’est là qu’une petite voix en moi a soufflé :
“Tu veux vivre, ou continuer à avancer comme un mort-vivant ?”
J’ai d’abord résisté.
J’ai cherché des solutions rapides, des recettes pour “aller mieux”.
Mais le vivant connaît le rythme de l’apprentissage.
Il répète, il insiste, il revient.
Et à chaque chute, à chaque rechute, il rappelle ce qui a été oublié.
C’est dans ce mouvement que j’ai rencontré l’hypnose thérapeutique.
Pas comme une solution magique, mais comme un espace de vérité.
Un lieu intérieur où l’on apprend à écouter, à ressentir, à se réconcilier.
L’hypnose m’a ramenée à l’essentiel : mon écologie intérieure.
Elle m’a permis d’arrêter de fuir, pour commencer à me rencontrer.
C’est là que j’ai commencé à renouer.
Avec moi.
Avec la vie.
Avec le vivant.
Aujourd’hui, je suis hypnothérapeute.
Si j’ai choisi ce métier, c’est parce que je crois que le monde génère beaucoup de souffrance.
Parce que, trop souvent, nous ne sommes plus des humains vivants, mais des consommateurs déconnectés des rythmes de la vie.
Je crois que nous avons oublié notre humanité.
On pense souvent que l’hypnose est magique.
Mais moi, je crois que c’est l’humain qui est magique.
Alors ce qui m’anime aujourd’hui, c’est de rendre le monde un peu plus beau,
en aidant chacun à renouer avec lui-même.
Et ce n’est pas un hasard si je m’appelle Céline Renou.
Céline Renou
La lettre Hypnotique
Des articles qui dégoupillent les idées reçu, des interviews et audios d’auto-hypnose.